La semaine dernière, Facebook Messenger franchissait la barre des 900 millions d’utilisateurs mensuels. Seconde application la plus populaire sur iOS, Messenger permet d’échanger instantanément avec ses proches, et désormais avec les marques suite au déploiement des Messenger Codes. Face aux 50 millions d’entreprises actives sur Messenger, il paraissait logique que le premier réseau social lance une plateforme de messagerie qui leur soit spécialement dédiée. Lors de la Conférence F8, le rendez-vous annuel qui présente les innovations Facebook, Mark Zuckerberg a présenté Messenger Platform, le tout nouveau service client basé sur des robots de messagerie.
Ces nouveaux robots Messenger, ou « Chatbots », révolutionnent la manière dont les marques et entreprises communiquent avec leurs clients. Créés à partir d’algorithmes d’intelligence artificielle, les robots de messagerie endossent le rôle de conseillers clientèle personnalisés. Ils sont programmés pour répondre aux besoins des utilisateurs de la manière la plus simple et rapide possible. De nombreuses marques ont déjà adopté les chatbots, telles que eBay, Zalando, Spotify ou encore Burger King.
Plusieurs robots sont disponibles sur Messenger Platform, et peuvent tant représenter une marque, un e-commerce qu’un média. Il est désormais possible, en envoyant un simple message au robot de CNN par exemple, d’avoir accès aux actualités, aux sujets importants et même à des résumés d’informations, directement via Messenger. Le chatbot du site de e-commerce Spring peut également envoyer les produits que les clients souhaitent, selon la catégorie, le type et la gamme de prix qu’ils recherchent. Il existe même un robot nommé Poncho, qui livre le bulletin météo à partir d’un lieu demandé.
Ces robots de messagerie s’apparentent à de véritables assistants virtuels. Grâce à l’intelligence artificielle, Mark Zuckerberg a expliqué que ces robots pourront évoluer, interpréter le langage de leur destinataire et produire des réponses plus personnalisées au fil du temps.
Ces chatbots auront même une « identité » à part entière, afin de les distinguer les uns des autres : Poncho est un premier exemple. Ces nouveaux robots introduisent une dimension complètement nouvelle dans l’utilisation de l’application Messenger.
Messenger Platform propose également aux entreprises de créer leur propre robot de messagerie, via la Send/Receive API (comprendre : l’interface de programmation applicative envoyer/recevoir) : comme son nom l’indique, cette API permet d’envoyer et de recevoir des textes depuis Messenger, mais aussi des images, des messages d’accueil, différents boutons et autres fonctionnalités permettant d’enrichir les messages et de répondre le plus efficacement possible aux requêtes des utilisateurs de l’application.
Pour tous ceux qui s’inquiètent de recevoir des spams ou messages fâcheux de la part de ces messageries robotisées, bonne nouvelle : il est possible de garder le contrôle en bloquant les chatbots comme bon vous semble.
Ces nouvelles fonctionnalités sont l’occasion d’investir complètement la publicité dans le système de messagerie Facebook. Afin d’inciter les utilisateurs à entrer en contact avec les marques et e-commerces, les entreprises écriront directement à leurs clients via Messenger, plutôt que d’envoyer un SMS. Il semblerait donc que la robotisation de la messagerie Facebook permette l’instauration d’une monétisation durable, grâce aux publicités interactives.
Toutes ces avancées technologiques permettent dès lors de réserver ses billets d’avion, de recevoir le bulletin météo, de suivre une commande e-commerce, d’imprimer une photo, de lancer une musique, de réserver une table à un restaurant ou même de commander un Uber via Messenger. Facebook ne cesse de diversifier ses services, au risque de faire de l’ombre aux applications tierces qui prennent souvent trop de place dans nos smartphones, et plus globalement à Internet puisque le réseau social tend à devenir un environnement virtuel où tout semble possible.
David Marcus, le vice-président des services de messagerie Facebook a expliqué : « Beaucoup de personnes pensent que les robots sont réservés aux geeks – nous aimerions aujourd’hui que les gens conçoivent ces robots d’une manière différente ». Facebook est actuellement en contact avec plusieurs développeurs, afin de créer des robots pour des centaines d’autres marques et entreprises.
Bref, la course aux robots est officiellement lancée, et le futur ne semble plus si loin que ça.
Source : Facebook
