Dans le cadre de la nouvelle législation européenne sur les services numériques (DMA), l’Union Européenne, avec un accord provisoire, impose un nouveau règlement pour améliorer la régulation du  marché du numérique. 

Un nouveau règlement européen

Ce nouveau règlement européen à pour objectif d’interdire « certaines pratiques utilisées par les grandes plateformes jouant le rôle de contrôleurs d’accès ». Cette législation est « un compromis, une mesure qui est bonne pour la concurrence mais mauvaise pour la protection de la vie privée et pour les produits. » déclare Benedict Evans, analyste indépendant .

L’interopérabilité : une promesse difficile à tenir

l’Union Européenne souhaite imposer l’interopérabilité des messageries entre les plateformes d’ici 2023. Le but est de permettre aux « plus petites plateformes, d’échanger des messages, d’envoyer des fichiers et de passer des appels vidéo » avec les utilisateurs des grandes applications, sans avoir à les télécharger. Un engagement jugé impossible à réaliser par les géants de la Tech. 

La sécurité des données

Une des contestations qui revient le plus souvent concerne la sécurité des données personnelles : « Comment garantir à un utilisateur qu’il ne s’expose pas en communiquant avec une autre messagerie ? ». En effet, WhatsApp, filiale de Meta, a mis en place le chiffrement systématique de bout en bout de tous les messages, y compris dans des groupes de discussion. Cependant, Telegram ne l’offre pas par défaut, et Snapchat ne l’assure que pour les photos et vidéos, pas pour les messages écrits. De plus, le fait de dire que « parce que toutes les messageries utilisent des algorithmes pour le chiffrement, et que certains sont les mêmes, elles peuvent communiquer […] est une idée fausse », a déclaré Alec Muffett, expert en cybersécurité. « L’interopérabilité avec chiffrement de bout en bout se situe quelque part entre l’extrêmement difficile et l’impossible », a ajouté, sur Twitter, Steve Bellovin, professeur à l’université de Columbia et spécialiste de protection des données.

Le texte européen n’est pas encore définitif. Ce n’est qu’un accord provisoire qui doit être soumis au Parlement et au Conseil pour son adoption définitive, espérée pour le courant de l’été 2022.