Invité de France Inter ce lundi 25 juillet, David Bénichou – le vice-président chargé de l’instruction au pôle antiterroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris – a ouvertement accusé plusieurs réseaux sociaux d’adopter une politique de sécurité trop laxiste face à l’apologie du terrorisme sur la toile. Pire encore, le juge antiterroriste affirme que Facebook, Twitter et YouTube sont complices de la propagande du groupe autoproclamé État islamique.

« Est-ce qu’on tolèrerait, par exemple, à la sortie du métro en France que l’on ait la revue de Daech ? Non, on ne l’accepterait pas. On l’accepte sur Internet », proteste David Bénichou. « On a mis entre les mains des organisations terroristes des outils de propagande formidables. Tous les smartphones qui sont dans les poches de nos enfants déversent une propagande 24 heures sur 24 », poursuit-il.

Des accusations sévères, qui mènent à réfléchir sur la qualité du dispositif de sécurité et de surveillance des réseaux sociaux. Alors que l’agence de presse Reuters attestait en juin dernier que Facebook traquait les cyberdjihadistes en éradiquant les contenus extrémistes en ligne, le juge antiterroriste est loin d’être du même avis. « Je suis surpris, Facebook est capable dans la minute d’effacer un compte qui met en ligne une paire de seins sur Internet, mais on nous dit que c’est beaucoup plus compliqué lorsqu’il s’agit d’apologie du terrorisme », s’étonne-t-il.

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À l’heure où Daech investit massivement les réseaux sociaux pour recruter ses futures troupes et diffuser des messages de propagande, la question de la passivité d’Internet face à la menace terroriste est donc de mise. Mais quelle stratégie Facebook, Twitter et autres géants 2.0 peuvent-ils adopter pour endiguer la propagande de Daech sur la toile ?

Suite aux attentats de Nice, le conseiller régional d’Ile-de-France et candidat à la primaire de Les Républicains Geoffroy Didier a réclamé l’éradication des images faisant l’apologie du terrorisme sur la toile, en instaurant un « délit de complicité ». Une proposition à laquelle David Bénichou n’a pas manqué de répondre : « Le jour où on placera l’un des membres de Facebook ou Twitter en garde à vue parce qu’on considèrera qu’il a été plus ou moins complice de ce qui a été diffusé, peut-être que la ligne de ces médias va changer ».

 

Source : 6/9 de France Inter