Avec les interminables guerres en Syrie, au Yémen, et la crise du Golfe, Le Moyen-Orient et la péninsule arabique sont relayés au statut de terreau de conflits politiques par la plupart des médias internationaux. Ils sont également un sol fertile en artistes et photographes, qui essaient de changer la perspective actuelle sur leurs sociétés et ses  habitants. Petit tour d’horizon de ces comptes instagram qui montrent le monde arabe autrement.

Tasneem Al Sultan

Membre du premier collectif féminin arabe de photographie Al Rawyia, Tasneem Al Sultan est photographe et écrivain d’investigation. Si elle a commencé avec la photographie de mariage, son travail a rapidement pris une dimension sociale, couvrant les premières élections féminines en Arabie Saoudite. Sur son compte instagram, elle révèle les habitants de son pays, sous un angle décalé et inattendu en photographiant les femmes inspirantes de son pays mais aussi les Histoires d’amour saoudiennes.

Shaima

Yemeni d’origine, Shaima est basée au Qatar, et publie sur sa page Instagram des clichés qui viennent bousculer ceux préconçus sur la région. Elle photographie les habitants du Golfe avec esthétique et style. Une volonté comme elle l’explique dans CNN, de dépeindre le quotidien de ses compatriotes pour qu’ils ne soient pas considérés comme une “masse homogène sur une carte” alors qu’ils représentent une diversité culturelle et linguistique.

 

Ali Al Sharji, Oman

Exposé lors du festival Transition  à la galerie Menier à Londres, Ali Al Sharji est un photographe dans l’air du temps. Ses photos tantôt humoristiques, tantôt surréalistes, dévoilent les différentes facettes du Sultanat d’Oman, entre luxe, calme, volupté. Une exploration artistique et intime, jamais dénué du réel.

Mahmoud Khattab

“Vie citadine, et souvent des chats”, voici l’introduction de la page Instagram de Mahmoud Khattab fondateur de Somewhere in Cairo, hommage photographique au Caire. Des photos qui capture la ville égyptienne et ses habitants avec tendresse et poésie: du plus haut pigeonnier du quartier de Ain Shams, à la rencontre d’un pêcheur aux bords du Nil, en passant par les silhouettes des minarets s’érigeant dans l‘horizon brumeux de la cité.

Tanya Habjouqa

Tanya Habjouqa est une des créatrice du premier collectif féminin arabe de photographie El Rawyia et membre du programme de photographie documentaire arabe lancé par l’agence américaine Magnum. Photographe, journaliste et éducatrice, elle est basée à Jérusalem Est où elle saisit en images la réalité sociale des habitants de la Palestine et de son pays d’origine: le quotidien d’une fillette palestinienne dont le village est entouré par une base armée israélienne, le manque d’infrastructure des écoles jordaniennes depuis l’afflux des réfugiés suite à l’invasion américaine de 2003, ou encore la vie des bédouins de Wadi Rum.

 

Yassine Alaoui Ismaili

Le marocain Yassine Alaoui nous fait découvrir son pays, de Casablanca à Marrakech jusqu’à la ville de surfers de Taghazout, avec des images où il dépeint la vie des chats et des hommes. Dispersant ça et là, un message politique ou social à qui veut bien penser, ses photos au cadrage unique, viennent figer l’instant et capturer avec grâce le mouvement et la vie de ses concitoyens.

Saleh Altamimi

Photographe d’Abu Dhabi depuis les 70’S, Saleh Al Tamimi joue sur les lignes et les perspectives pour représenter sa ville. Une exploration photographique  sur l’architecture, les rues et la calligraphie arabe qui illustre le patrimoine traditionnel d’Abu Dhabi de manière conceptuelle, même si les habitants ne sont jamais très loin, comme lorsqu’il photographie le festival culturel Sheikh Zayed.

Ahmed gaber

Ahmed Gaber raconte l’Egypte actuelle à travers une série de portraits dramatiques déployés le long de son mur Instagram: des clichés sombres qui témoignent de la réalité sociale des réfugiés palestiniens de la ville de Sharqiya, de l’attentat d’une église copte à Tanta, ou encore des fermiers après la récolte à Al Buhayrah.

 

Mohannad

Sur son compte, Mohannad affiche ses oeuvres: détournements colorés et ironiques d’icônes de la culture populaire occidentale,  avec des éléments empruntés à la tradition saoudienne. Parmi ses trésors de pop art oriental : Elvis Presley tenant une théière orientale, Mickael Jackson jouant du oud ou Amy Winehouse en tchador.

 

Abdulsalam Lamri

Basé à Riyadh, Abdulsalam Lamri est le fondateur de @phonartsaudi, une page instagram qui publie des photos prises dans les rues d’Arabie Saoudite avec un smartphone. Il rend hommage à la street photographie saoudienne, en organisant également des photo walks dans les rues de Riyadh.